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  • Coulisses

C’est quoi la conversion bio ?

Sven Ripoche

02 juin 2022

champ bio conversion

Avant de pouvoir afficher la certification bio sur ses produits, il est indispensable de passer par une période de transition lorsque l’on pratique une agriculture conventionnelle : c’est ce que l’on appelle la conversion bio ! On vous explique tout ce qu’il faut savoir sur ce processus, et comment les producteurs passent en 2 ou 3 ans à une agriculture certifiée biologique.

Pourquoi passer à l’agriculture biologique ?

De plus en plus d’agriculteurs et de producteurs se tournent vers le bio : selon l’Agence Bio, 53 255 fermes françaises étaient engagées en bio au 1er janvier 2021 en France, soit +13 % par rapport à l’année précédente. 

Et si ce chiffre ne cesse d’augmenter, ce n’est pas par hasard : les avantages de l’agriculture bio sont nombreux.

Les scandales liés à l’utilisation des produits de synthèse comme le glyphosate sont désormais légion, et les conséquences sur la santé des agriculteurs sont importantes. En choisissant un mode de production bio, les producteurs préservent non seulement la santé des consommateurs, mais également la leur et celle de leurs proches.

Au niveau environnemental, ce n’est pas une surprise : choisir le bio, c’est s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique en protégeant les sols, les cours d’eau et la biodiversité des produits chimiques de l’agriculture conventionnelle. 

Et la transition vers le bio a également des avantages économiques. Oui, le bio est un peu plus cher pour le consommateur (on vous prépare d’ailleurs un article sur le sujet 😉), mais il offre aussi une rémunération plus juste pour les producteurs, d’après l’INSEE.

Enfin, produire du bio, c’est également une façon de se démarquer aux yeux des consommateurs, et revendiquer son engagement, ses valeurs et la qualité de ses produits !

Conversion bio : la marche à suivre

Pour passer d’une agriculture conventionnelle à une agriculture bio et obtenir une certification, il est indispensable de respecter certaines règles. Lorsqu’un agriculteur décide de se tourner vers le bio, il doit s’engager auprès de l’organisme certificateur de son choix (Ecocert, Bureau Veritas, Afnor, etc.) et signer un contrat.

Il doit ensuite immédiatement notifier son activité auprès de l’Agence Bio : c’est obligatoire pour pouvoir bénéficier de certaines aides de l’État. Cette notification se fait en ligne, dans les 15 jours maximum suivant l’engagement auprès d’un organisme certificateur, et permet ensuite de figurer sur l’annuaire officiel des opérateurs bio en France et d’obtenir à terme une certification !

Dès le contrat avec l’organisme certificateur signé et la notification auprès de l’Agence bio faite, l’agriculteur peut officiellement débuter sa conversion bio en respectant le cahier des charges de l’agriculture biologique. La durée de cette conversion dépend du type de culture pratiqué :

  • 2 ans pour les cultures annuelles : légumes, herbes aromatiques, céréales, etc. ;
  • 2 ans également pour les prairies utilisées pour alimentation animale ;
  • 3 ans avant récolte pour les plantations pérennes : vergers et vignes par exemple.

Si la terre a subi de nombreux traitements chimiques avant le passage au bio, la conversion pourra durer plus longtemps. À l’inverse, lorsqu’une terre était en jachère depuis plusieurs années, sans traitements, il sera possible de passer directement au bio, sans période de conversion. 

Une visite de contrôle sera rapidement effectuée par l’organisme certificateur, pour vérifier que les règles de l’agriculture biologique sont bien suivies. Si c’est le cas, la date du début de conversion sera confirmée, et l’agriculteur recevra une attestation d’engagement. Dans le cas contraire, la date de conversion sera repoussée et l’exploitation devra être mise en conformité pour prétendre à une certification. 

L’agriculteur fera l’objet d’un contrôle par an au minimum, et pourra également recevoir des visites “surprises” supplémentaires.

Enfin, à l’issue de cette période de conversion, les cultures et récoltes pourront être certifiées bio, et les produits pourront porter le label bio !

Les aides à la conversion bio

Convertir ses terres à l’agriculture bio prend du temps, mais coûte également de l’argent : il faut parfois investir dans de nouvelles machines (pour désherber mécaniquement plutôt qu’avec des produits chimiques par exemple), et les rendements peuvent être plus faibles qu’en agriculture conventionnelle.

C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’il est recommandé d’entamer une conversion bio lorsque la santé financière de l’exploitation est bonne, ou au moins de prévoir une trésorerie de secours !

Pour inciter les agriculteurs à passer au bio sans mettre à mal leurs revenus déjà faibles pour certains, l’État a mis en place des aides à la conversion bio (CAB). 

L’aide à la conversion est un engagement de 5 ans, disponible pour tous les agriculteurs conventionnels se lançant dans la conversion au bio d’une partie ou de la totalité de leur exploitation. Elle a pour objectif de pallier les surcoûts de cette transition pendant le laps de temps durant lequel les produits ne peuvent pas encore être labellisés bio, ni bénéficier du prix correspondant.

Attention, le montant des aides à la conversion et leurs conditions d’attribution peuvent varier en fonction de la région ou du département !

montant des aides conversion bio bretagne
Un exemple en Bretagne (source : Produire bio en Bretagne)

Notons toutefois que l’aide au maintien (MAB) a été abandonnée par l’État en 2017 : si certaines régions ont essayé de la faire perdurer, sa suppression totale sera malheureusement effective dès 2023.

En plus de cette aide, les agriculteurs certifiés bio peuvent prétendre à un crédit d’impôt, sous la forme d’une aide forfaitaire de 3500 €. Pour en bénéficier, au moins 40 % de leur chiffre d’affaires doit provenir d’une activité étant certifiée bio. En revanche, la somme de ce crédit d’impôt et des aides à la conversion ne peut pas dépasser 4000 €.


En résumé, passer à l’agriculture bio n’est pas si simple, et peut parfois coûter beaucoup d’argent aux producteurs en cas de récoltes frugales. Il est donc important de les soutenir lorsque l’on en a les moyens, en favorisant les circuits courts par exemple. De nombreuses initiatives, comme BioDemain, ont également vu le jour pour épauler les agriculteurs dans leur transition bio et ça, on aime !

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