blog.back.button
  • Décryptage

Sécheresse et agriculture : quels impacts sur nos producteurs ?

Clémence Chevillotte

18 octobre 2022

25,3 % en juillet 2022 ! C’est l’augmentation des prix des produits agricoles sur un an selon l’Insee. En cause ? La canicule qui s’est abattue sur la France et dans toute l’Europe cet été. Mais outre les prix, quel réel impact la sécheresse a-t-elle eu sur notre agriculture ? Allez, on vous décrypte tout ça !


Sécheresse et canicule en France : pourquoi fait-il plus chaud ?

En 2022, la France a connu son deuxième été le plus chaud jamais enregistré depuis 1838. Le premier épisode correspondant à celui de 2003 avec +2,7 °C d’écart de température. Du côté de la pluviométrie, autre record : celle de la saison estivale la plus sèche depuis 1921.

Dessèchement des sols, canicule à répétition, pics de chaleur, incendies… ont ainsi rythmé notre été 2022. Même les régions au climat tempéré comme la Bretagne n’ont pas été épargnées.

La première cause de cette vague de chaleur exceptionnelle ? Les émissions de gaz à effet de serre.

Pourtant, ces gaz, contenus dans l’atmosphère, détiennent un rôle important dans la régulation du climat. En effet, ils retiennent une grande partie de l’énergie solaire sur Terre. Sans eux, les températures avoisineraient les –18 degrés. De quoi nous refroidir, non ?

Mais alors, pourquoi contribuent-ils au réchauffement climatique ? Parce que depuis l’ère industrielle, les activités humaines ont favorisé son déséquilibre. L’utilisation d’énergies fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon a augmenté sa concentration.

Ainsi, le dioxyde de carbone (CO2), qui a la particularité de rester longtemps dans l’atmosphère, contribue pour près des 2/3 aux émissions mondiales de gaz à effet de serre : 30 % pour les transports et 17 % pour l’agriculture.

Ramenées à la moyenne mondiale, les émissions étaient de 5,0 tonnes de CO2 par an et par habitant en 2019, soit 15 % de plus qu’en 1990. De quoi y regarder à deux fois avant d’acheter des fruits et légumes emballés !

Ajoutons aux gaz à effet de serre, la déforestation et l’urbanisation effrénée, qui accentuent les phénomènes d’inondations, ces dernières causées par l’augmentation des températures avec l’élévation du niveau moyen des océans. Avec pour corollaire la diminution de l’eau dans les nappes phréatiques.

L’eau une précieuse ressource, mais de plus en plus limitée pour les producteurs français

Connaissez-vous le volume d’eau douce sur terre ? 3 % ! Surprenant, n’est-ce pas ? Et encore, la grande partie de cette ressource se trouve gelée.

Les rivières, les lacs et les nappes phréatiques représentent ainsi moins de 1 %. La plus grande partie de l’eau douce totale de la planète n’est donc pas directement utilisable par l’espèce humaine.

D’après l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), le débit moyen des rivières en France devrait diminuer de moitié d’ici trente ans dans le Sud-Ouest et le Bassin parisien.

En effet, l’augmentation des températures moyennes de l’air accroît l’évaporation de l’eau. Et les pluies extrêmes alors ? Elles se dirigent vers les océans.

Les nappes phréatiques ne sont donc plus approvisionnées. Ajoutons à ce problème, la fonte des glaciers qui alimentent les océans au détriment des rivières et des cours d’eau.

D’après les projections scientifiques, des insuffisances d’eau douce plus ou moins importantes toucheront certains territoires. Ils varieront suivant les saisons et les années. Or, l’agriculture est le secteur qui en consomme le plus.

Ainsi, 70 % de l’eau s’emploient pour l’irrigation des champs, alors que 22 % pour l’industrie et seulement 8 % pour l’usage domestique.

Le problème demeure d’autant plus prégnant que de nombreuses cultures ont besoin de beaucoup d’eau pour croître. C’est le cas du maïs (41 % des cultures irriguées), des céréales (17 %), de la pomme de terre et de la betterave.

Sécheresse et agriculture : conséquences sur les productions de fruits et légumes en France

En France, les températures élevées ainsi que les faibles précipitations ont eu de lourdes conséquences sur l’accroissement des végétaux. En effet, l’eau sert au développement et à la maturation de la plante. En cas de sécheresse, cette dernière ne grandit plus.

On constate ainsi un rendement moindre de certains fruits et légumes dans toute la France. Même les productions agricoles des régions du nord ont été impactées.

Pourtant, le printemps, sec et ensoleillé, avait donné l’espoir d’une bonne récolte. Las, la canicule est venue rebattre les cartes.

De nombreux légumes comme la pomme de terre ont été durement touchés. La conséquence a été sans appel ! Des volumes beaucoup moins importants que prévu. L’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) a ainsi alarmé sur ses rendements 2022. L’année se parera de noir ! La forte sécheresse ayant stoppé le développement des tubercules.

Mais la canicule a eu également un autre impact sur la production française : une altération gustative et visuelle de certains fruits et légumes.

Ces derniers se caractérisent en effet par un goût moins prononcé et une taille plus petite. C’est le cas des courgettes, des concombres, des melons…

Enfin, les rendements plus faibles de la production française ont impacté leur coût, avec des prix à la hausse.

Ainsi, le prix des légumes a augmenté sur un an de + 4,9 % en mai selon l’Ipsos, avec toutefois des disparités suivant les produits de saison.

Certains fruits ont cependant tiré leur épingle du jeu avec des prix à la baisse : pomme, pêche, abricot, poire... 

Par ailleurs, le manque d’eau, la grêle et le gel n’ont pas eu d’impact trop négatif sur la vigne. Les millésimes s’avèrent ainsi exceptionnels, même si la quantité se révèle moins importante.

Face au défi de notre siècle et au changement climatique plus rapide que prévu (GIEC, août 2021), que pouvons-nous faire à notre humble échelle ? Soutenir nos producteurs français ! Voilà, une bonne idée :0) Les petits ruisseaux ne se transforment-ils pas en grandes rivières ?

Ainsi, s’il existe des solutions pour contrer les effets de la sécheresse sur l’agriculture française, certaines doivent aussi venir de nous, consommateurs. Les producteurs, durement touchés par la canicule, ont besoin de soutien. Mais comment les aider ? En les rémunérant dignement et en acceptant les défauts de leur production.

Car, même mal calibrés, noueux, tordus… ces cadeaux proviennent de la nature. Une raison de plus pour aimer nos fruits parfaitement imparfaits ! 🥕

discover.title

discover.first.subtitle

discover.first.description

discover.second.subtitle

discover.second.description

discover.third.subtitle

discover.third.description

button.baskets

newsletter.title

newsletter.description

newsletter.button

socials.title

socials.description

last.article.title

L’agroécologie kesako ?

Réchauffement climatique, crise de la biodiversité, mais aussi résilience alimentaire, aléas climatiques et pertes agricoles… Avec FEVE, on s'est demandé : et si l’agroécologie avait une solution à proposer ? 🧐

Et si le père Noël était vraiment une ordure ?

Ahhhh, Noël… ses guirlandes scintillantes, ses repas gargantuesques… et son empreinte carbone XXL ! Spoiler : cette année, le Père Noël pourrait bien se retrouver sur la liste des vilains, mais tout n’est pas perdu ! On vous explique tout, chiffres* à l’appui.

Des tablettes qui réchauffent les cœurs : notre action solidaire de Noël

Cette année, plutôt que de s’ajouter à la pile de messages commerciaux classiques, Bene Bono a choisi de créer une action qui a du sens, qui va au-delà des cadeaux et des guirlandes. Une action qui apporte du réconfort à ceux qui en ont vraiment besoin 🎄 Allez, on vous raconte ?