Les fruits rouges : les plus gaspillés du printemps

Avec l’arrivée du printemps, les marchés se colorent de rouge : les fraises, les premières framboises, parfois même les premières groseilles font leur apparition. Leur parfum, leur goût sucré, leur fraîcheur… tout semble parfait. Mais la réalité derrière cette belle saison est bien plus complexe. Les fruits rouges, et notamment les fraises, sont parmi les produits les plus gaspillés en France. À cause de leur fragilité, de la pression logistique et des normes de beauté absurdes imposées par la grande distribution.

Concrètement ?

1. Le retour des fraises : saison courte, pression forte

La pleine saison des fraises françaises s’étale généralement d’avril à juin. Mais à peine arrivées, elles sont déjà pressées : leur fenêtre de commercialisation est très courte. En France, on produit environ 55 000 tonnes de fraises par an, principalement en Nouvelle-Aquitaine, Bretagne et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Le problème ? Dès le mois de mars, les distributeurs réclament des fraises locales pour remplir les rayons. Résultat : récoltes précoces sous serre, surproduction ponctuelle… et rejets massifs à la moindre irrégularité. Une fraise trop mûre, un peu boursouflée ou déformée ? C’est non.

Selon l’ADEME, près de 10% des fruits rouges seraient gaspillés avant même d’arriver chez les consommateurs, soit plusieurs milliers de tonnes par an.

2. Une logistique sous tension

Fruits extrêmement fragiles, les fraises et leurs cousines supportent mal le transport : elles s’abîment rapidement, doivent être cueillies à la main, conditionnées avec soin, livrées dans des délais très courts. Un jour de chaleur inattendu dans le camion, une journée de vente ralentie, et c’est la perte. Sans parler des invendus en magasin, ou des fruits refusés pour cause de « standard non conforme ».

3. Des critères absurdes

La fraise est l’un des fruits les plus touchés par les normes esthétiques : elle doit être rouge vif, bien formée, calibrée. Une fraise mal pollinisée — donc un peu plus difforme —, une peau un peu mate, une couleur trop foncée ? Elle peut être refusée par la grande distribution. Un comble quand on sait que ces anomalies n’ont aucune incidence sur le goût.

Un producteur interrogé dans notre réseau parle de 15 à 20% de sa production refusée certains jours au pic de la saison, uniquement pour des raisons esthétiques.

4. Gaspillage invisible, mais massif

Selon une étude 2022 de l’INRAE, jusqu’à 35% des fraises produites en France peuvent être gaspillées entre la récolte et la vente, en incluant les pertes au champ, lors du tri, pendant le transport, et en magasin. Et cela ne prend pas en compte celles qui finiront à la poubelle chez les consommateurs…

Les fraises, si elles ne sont pas vendues dans les 48 à 72 heures suivant leur récolte, sont très difficiles à valoriser.

Bene Bono : donner une seconde vie aux fraises oubliées

Depuis nos débuts, chez Bene Bono, on se bat contre ces absurdités. Et cette année, on passe à l’action plus que jamais.

👉 Dans quelques jours, on lance officiellement notre nouvelle gamme de confitures anti-gaspi à base de fruits malaimés, imaginée main dans la main avec notre fabricant partenaire (Les Bonnes Choses).

Il récupère des fruits invendables et les transforme en délicieuses confitures : des fraises mal pollinisées, des kiwis un peu trop tordus, des abricots trop mûrs ou encore des fruits ayant pris un coup de chaud pendant le transport.

Chaque lot est unique, parce que chaque fruit l’est aussi : sa maturité, son exposition au soleil, ses petites imperfections… tout ça donne à nos pots un goût singulier.

👉 À découvrir très rapidement dans nos rayons !

Décryptage : et si on remettait la fraise à sa place ?

La fraise, c’est l’un des fruits préférés des Français. 8 Français sur 10 en consomment régulièrement, et sa consommation a bondi de 15% en 10 ans. Pourtant, c’est aussi l’un des fruits les plus déconnectés de son cycle naturel.

Aujourd’hui, on en trouve parfois dès février… mais elles viennent souvent d’Espagne, cultivées sous serre plastique, avec un fort impact environnemental (plus de 3 kg de CO₂ par kilo de fraises importées). La fraise hors-saison, c’est aussi moins de goût, et beaucoup plus de ressources consommées (eau, énergie, transport).

➡️ Notre conseil ? Attendre avril-mai, privilégier les fraises françaises (Label rouge ou bio), et ne pas fuir celles qui ont des petits défauts. Ce sont souvent les meilleures.

Et surtout : ne les jetez pas à la moindre tâche. Une fraise un peu trop mûre ? Elle est parfaite en confiture, en coulis, dans un yaourt, ou sur une tarte.

On recap ?

Ce printemps, et si on changeait de regard sur les fruits rouges ? Chez Bene Bono, nous pensons qu’un fruit reste un fruit, même s’il n’est pas « parfait ». Avec notre nouvelle gamme de confitures, on donne une seconde chance à ces délices injustement rejetés !

Parce que lutter contre le gaspillage, c’est aussi savourer autrement. Et surtout : avec plaisir.