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C'est quoi faire ses courses en 2024 ?

Marion Gaulin (Nouvelle Empreinte)

29 mars 2024

Faire ses courses en 2024, c’est prendre en compte une multitude de facteurs et essayer de faire au mieux. Seulement, il est facile de s’y perdre.

Dès lors que nous pénétrons les portes du supermarché, nous arrivons avec un objectif qui dépend des préoccupations de chacun : respecter un budget, limiter les emballages en plastique, faire attention aux labels, acheter Bio, se tourner vers des produits issus du commerce équitable, éviter les marques controversées, etc.

S’ajoute à cela les “on-dit” contradictoires des magazines, faire ses courses devient un vrai parcours du combattant.

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Aujourd’hui, 69% des consommateurs s’intéressent ainsi à l’impact de leur alimentation sur leur santé et 61% à son impact sur l’environnement. Alors comment choisir de bons produits ?

Dans cet article, nous avons donc décidé de vous créer le guide des courses bonnes : 🩺 pour votre santé 🌳 pour l’environnement

Le Nutri-Score

Peut-être que regarder le Nutri-Score des produits fait déjà partie de vos automatismes ? Cet affichage a été mis en place en France en 2017.

Il s’agit d’un logo apposé sur la face avant des emballages afin d’informer sur la qualité nutritionnelle des produits, sous la forme d’une échelle allant de A (vert) à E (rouge).

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Le score est attribué selon la teneur du produit en :

  • nutriments et aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d’olive)
  • nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel).

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Quelques incohérences sur le Nutri-Score :

Il est important de rappeler que le Nutri-Score n’est pas affiché sur tous les produits, comme les herbes aromatiques, le thé, le café, les fruits et légumes ou certains produits non transformés. En effet, le Nutri-Score n’est, à ce jour, pas obligatoire pour les industriels. De nombreuses marques et distributeurs jouent le jeu dans une démarche volontaire, mais certains restent opposés à cet affichage. Pourtant, selon Santé Publique France, cet affichage est jugé pertinent par 91% des Français. Des associations de consommateurs comme UFC-Que choisir s'impliquent fortement pour rendre le Nutri-Score obligatoire et ainsi garantir une plus grande transparence pour les consommateurs.

Open Food Facts calcule le Nutri-Score des produits présents dans sa base de données, même si le fabricant a choisi de ne pas utiliser le dispositif.

Cependant, certains professionnels de la nutrition voient dans le Nutri-Score une approche réductrice de l’alimentation santé. Des produits notés A sont en vérité plutôt néfastes pour la santé. Par exemple, certaines préparations fromagères industrielles allégées en matières grasses et riches en additifs vont obtenir un meilleur score qu’un vrai fromage local et artisanal, qui lui, sera pénalisé d’un score D ou E pour sa teneur excessive en matières grasses.

À l’inverse, les huiles végétales ont toutes un score peu qualitatif en raison de la teneur en matières grasses. Cependant, toutes ces huiles ne se valent pas. Certaines huiles sont plus riches en omégas 6 ou omégas 3 comme l’huile de noix ou l’huile de colza par exemple, que d’autres. Seulement, le Nutri-Score ne distingue pas ces différences alors qu’il faudrait inciter à davantage recourir à ces huiles intéressantes d’un point de vue nutritionnel.

Le Nutri-Score a donc pour but d’aider à avoir une alimentation diversifiée et équilibrée. Concernant les aliments classés D et E, l’objectif est d’inciter à n’en consommer qu’en quantités modérées et à fréquences raisonnables. Mais gardons l'œil avisé et un sens logique, ce n’est pas parce qu’un produit a un Nutri-Score A que cet aliment est le meilleur pour votre santé et pour l’environnement.

La provenance des produits

L’affichage de l’origine d’un produit est encadré par la loi mais encore faut-il que cette information soit disponible et compréhensible. Seuls les fruits et légumes, la viande de bœuf non transformée, le poisson, les œufs, le miel, les vins et certains produits transformés sont tenus d’indiquer leur origine géographique.

Quant aux viandes de porc, d’agneau, de mouton et de volaille, la mention d’origine fait seulement référence aux lieux d’élevage et d’abattage. Et en ce qui concerne la viande de bœuf, la mention d’origine concerne le lieu de naissance, d’élevage et d’abattage.

De plus en plus de Français souhaitent consommer des produits locaux. Bien que la loi interdise tout symbole représentatif de la France sur les emballages alimentaires lorsque les ingrédients primaires ne sont pas d’origine française, il est possible d’y trouver des mentions comme "fabriqué en France" ou "transformé en France". Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cela ne signifie pas que le produit en question se compose d’ingrédients d’origine française, cela indique seulement que le produit fini a été fabriqué et conditionné en France. Encore une fois, gardons l'œil avisé !

Afin d’y voir plus clair, un nouveau label nommé « Origine-info » devrait voir le jour afin de garantir aux consommateurs plus de transparence sur la provenance des produits, notamment en indiquant de quels pays proviennent les différents ingrédients des aliments transformés. C’est une victoire pour les associations de consommateurs, comme UFC-Que Choisir, CLCV ou encore Foodwatch, qui réclament depuis longtemps la transparence sur l’origine des ingrédients contenus dans nos aliments.

Néanmoins, tout comme le Nutri-Score, cette démarche devrait rester volontaire et non-obligatoire pour les industriels.

Capture d’écran 2024-03-29 à 15.53.30.png Le collectif En Vérité a proposé un logo pour ce nouvel affichage Origine-info.

Éviter le gaspillage

Le gaspillage a lieu à chaque moment du cycle de vie d’un produit, de la récolte au consommateur.

Capture d’écran 2024-03-29 à 15.56.09.png Répartition du gaspillage alimentaire sur la chaîne de valeur en France - ADEME

Nous avons rédigé un article sur le gaspillage à la source à consulter ici.

À notre échelle, nous pouvons limiter le gaspillage avant même d’acheter les produits, grâce à trois techniques.

1. Établir ses recettes en amont

Sans doute la meilleure façon de réduire le gaspillage : prévoyez vos recettes pour les prochains repas selon le nombre de personnes et faites votre liste de courses en fonction. Vous achèterez donc les quantités nécessaires sans laisser de place à des produits “en surplus” qui resteront au fond du frigo.

2. Faire attention aux DLC (date limite de consommation)

Regardez les dates de péremption sur les produits frais et choisissez selon votre rythme de consommation des jours à venir.

3. Opter pour les produits aux DLC courtes

Les grandes surfaces proposent maintenant des rayons avec des produits en promotion dont la date de péremption est proche. Cela vous permet de sauver des aliments du gaspillage en les payant moins cher.

Les labels

Par définition, un label est un gage de qualité et un moyen pour informer que le produit labellisé s'inscrit dans une démarche particulière.

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Cependant, entre les certifications, labels et autres appellations financés par des marques, difficile de s’y repérer.

À quels labels faire confiance ?

Les labels Bio

Le** label Bio européen** est le plus répandu, il est obligatoire pour tous les produits issus de l’Agriculture Biologique en Europe. Il est souvent accompagné d’un label national, le label AB pour la France. Ce dernier certifie que les denrées sont à 95  % d’origine Biologique et sans pesticides ou engrais chimiques et interdit certaines pratiques dans l’élevage (élevage en cages, caillebotis, etc.).

C’est le label le plus courant dans les rayons Bio.

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Cependant, le cahier des charges du label AB est considéré comme trop laxiste selon certains acteurs de l’alimentation durable.

Quelques exemples :

  • À petites doses, des OGM sont tout de même autorisés.
  • Il n'y a pas de règle sur la taille des exploitations, ce qui autorise les exploitations de taille industrielle ayant un coût environnemental très élevé.
  • Les serres chauffées, le transport des marchandises en avion, la culture dans des zones nécessitant d’importantes quantités d'eau issues des nappes phréatiques ne sont pas interdites.

D’autres labels aux cahiers des charges plus stricts ont vu le jour comme** Demeter, Nature & Progrès ou encore Bio Cohérence**. Ces labels font également preuve d’une haute vigilance en matière de bien-être animal (ex : interdiction de l’écornage et de la castration).

Logos Autres Labels

Demeter s’inscrit dans une démarche d’agriculture biodynamique, qui séduit de plus en plus de vignerons français. ll s’agit d’une méthode agricole visant à cultiver de manière holistique, en harmonie avec les cycles naturels et en tenant compte de l'interconnexion entre les plantes, les sols et les cycles cosmiques.

Les adeptes du label Demeter vantent une approche plus respectueuse de la nature tandis que ses détracteurs pointent des dérives sectaires en s'inspirant des réflexions de Rudolf Steiner (occultiste autrichien), fondateur de l'anthroposophie. Un grand débat existe donc autour du label Demeter, qui affirme, de son côté, n’avoir “aucun positionnement sur un quelconque système de santé ou d’éducation”.

Les labels de qualité

Les labels AOP, AOC et IGP quant à eux, garantissent les savoir-faire régionaux, en France et au sein de l’Union européenne.

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L’Appellation d’Origine Protégée (AOP) atteste que toutes les étapes de fabrication du produit sont réalisées selon un savoir-faire reconnu et dans une même aire géographique particulière qui donne ses caractéristiques au produit (le camembert de Normandie, la châtaigne d’Ardèche, la pomme de terre de Noirmoutier, etc).

L’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) est la déclinaison française de l’AOP. C’est cette notion de terroir qui est au centre des appellations AOC et AOP.

L’Indication Géographique Protégée (IGP) est un label européen qui désigne un produit dont la qualité ou réputation est liée au lieu de production, d’élaboration ou de transformation sans que les ingrédients proviennent nécessairement de cette zone géographique (jambon de Bayonne, riz de Camargue, clémentines de Corse).

Le Label Bleu Blanc Cœur s’inscrit dans une démarche agricole et alimentaire durable visant à améliorer la qualité nutritionnelle et environnementale de notre alimentation tout en diversifiant l’alimentation des animaux avec des fourrages et des graines d’intérêts nutritionnels naturellement riches en Omega 3. Le but est également de réduire les émissions de gaz à effet de serre, car les animaux en bonne santé en produisent moins.

Les labels du commerce équitable

Le commerce équitable est un échange économique où la partie la plus puissante s'engage à respecter les intérêts de la partie la plus défavorisée, il est fondé sur la réappropriation des échanges marchands par ceux qui les pratiquent.

La WFTO (Word Fair Trade Organization) reconnaît 10 principes du commerce équitable tels qu’une rémunération permettant de vivre dignement, le rejet de toute discrimination, le bien-être social, économique et environnemental des producteurs, etc.

Capture d’écran 2024-03-29 à 16.24.41.png @ecoconso

Le Label Fairtrade est le plus connu et le plus répandu. Il indique la quantité totale d’ingrédients Fairtrade dans le produit.

Attention au greenwashing !

Le Label Haute Valeur Environnementale est accusé de greenwashing et de tromperie au consommateur. Censé garantir des pratiques agricoles qui préservent les écosystèmes, ce label n'interdirait pas l’utilisation des pesticides les plus dangereux, pourtant reconnus comme nocifs pour la santé.

Attention aux auto-déclarations

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Exemples de logos créés par des marques

Les auto-déclarations sont inventées par les marques elles-mêmes. On peut facilement se faire avoir par ces illustrations aux allures de labels. Les mentions “agriculture durable” ou encore “sans résidus de pesticides” ne mentionnent pas de cahier des charges complet et détaillé et peu de données sont communiquées. Quelles productions sont concernées ? Quels sont les critères ? Quelle est l’origine des ingrédients ? On ne sait pas vraiment de quoi on parle et nous ne savons pas non plus si des organismes indépendants ont certifié cela. L'objectif des labels est d’assurer la qualité d’un produit par la transparence. Lorsque des informations sont trop opaques, il est légitime de se poser quelques questions et émettre quelques doutes.

Pour aller plus loin :

  • Les Français toujours plus concernés par leur alimentation - agriculture.gouv.fr
  • Le Nutri-Score : tout ce qu'il faut savoir - lesphytonautes.fr
  • Fraude au miel, transparence et étiquetage : ce qui doit changer - foodwatch.org
  • Une alimentation saine, variée et équilibrée - Association Nationale des Industries Alimentaires
  • Guide international des labels du commerce équitable
  • La biodynamie : respect de la terre ou dérive sectaire ?- geo.fr

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